Les tensions entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC) dans l’est du pays, notamment autour de la région du Kivu, constituent un enjeu complexe et en constante évolution. Sur la base des récentes actualités, plusieurs points importants méritent d’être soulignés.
Conflits armés : Cette région est marquée par la présence de nombreuses milices, dont les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et d’autres groupes armés, qui exacerbent les tensions. Le M23, un groupe rebelle composé d’anciens soldats, est également très actif dans la région, et les accusations de soutien du Rwanda à ce groupe sont récurrentes.
Accusations et démentis : La RDC accuse régulièrement le Rwanda de soutenir des groupes armés qui déstabilisent l’est du pays. Le Rwanda, quant à lui, nie ces accusations tout en exprimant des préoccupations concernant la sécurité de sa propre frontière. Cependant, des rapports de la MONUSCO confirment une coopération étroite entre le Rwanda et ces milices. Lors des récents affrontements à Goma, plusieurs sources ont attesté de la présence de corps de soldats rwandais avant leur évacuation.
Initiatives internationales : Des efforts de médiation sont entrepris par des organisations régionales et internationales pour tenter de stabiliser la situation. Ces efforts incluent des discussions sur la présence des troupes de maintien de la paix des Nations Unies et des initiatives de coopération sécuritaire entre les deux pays. Bien que les résultats ne soient pas encore pleinement satisfaisants, le gouvernement congolais poursuit ses efforts pour rétablir la paix.
Conséquences humanitaires : Un grand nombre d’habitants de l’est de la RDC se retrouvent sans abri, orphelins ou réfugiés. Le bilan des morts évolue quotidiennement en raison de la multiplication des attaques.
Visite du procureur de la CPI : Le lundi de cette semaine, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, est arrivé à Kinshasa. Il devrait rencontrer les autorités pour renforcer la feuille de route sur la justice, en lien avec les événements dans l’est de la RDC. Cette visite suscite un espoir parmi la population congolaise. Lors de son intervention, le procureur de la CPI a condamné ces actes de pure criminalité et a promis de soutenir le Congo dans l’éradication de ces troubles.
« Les populations ont choisi la paix, pas la guerre. Avec humilité, nous tendons la main au gouvernement de la RDC. Nous souhaitons impliquer de nouveaux partenaires pour instaurer une approche solide, globale, durable et holistique de la justice, qui éradiquera le poison de la criminalité du sol congolais et permettra à vos enfants d’avoir un avenir meilleur après ces jours sombres. Ce ne sera pas facile, il n’y a pas de solution miracle. Si nous travaillons ensemble, en considérant que ces enfants sont les nôtres, que les familles qui souffrent sont les nôtres, nous ne permettrons pas que cela continue », a déclaré le procureur général de la CPI lors de son séjour à Kinshasa.
Medy LAPATSH MUSANGA
