Tueries des civils dans les manifestations anti-Monusco : le ministre des affaires étrangères visé par une motion

Le député national Jean-Baptiste Kasekwa promet d’initier une motion contre le ministre congolais des affaires étrangères suite au meurtre des civils dans les récentes manifestations exigeant le départ de la Monusco sans conditions du sol congolais. Annonce faite au cours d’une interview accordée à la presse ce vendredi 5 août 2022 à l’occasion des cérémonies d’hommages aux civils tués à Goma par la Monusco lors de la dispersion des manifestants il y a quelques jours.

Pour cet élu de Goma, il est simple que le peuple congolais obtient le départ de la Monusco par le retrait de la signature de la République démocratique du Congo de l’accord de siège par le ministère des affaires étrangères tel que fait au Tchad. À lui de préciser que suite à la tension qui se vit dans la partie Orientale de la RDC, le gouvernement congolais doit tout mettre en place, pour répondre aux revendications de sa population.

« Dès la rentrée parlementaire de septembre, le ministre des affaires étrangères doit être interpellé et j’invite mes collègues à s’apprêter à signer une motion contre lui. Il est simple d’obtenir le départ de la Monusco. Par une simple lettre d’une seule page, la RDC peut se retirer de l’accord de siège signé le 4 mai 2000. On n’a pas besoin de 36 morts pour que la Monusco parte. Raison pour laquelle, n’ayant pas assumé ses responsabilités, le ministre des affaires étrangères doit être sanctionné. Si la Monusco ne part pas, c’est le gouvernement qui doit partir » a fait savoir Jean-Baptiste Kasekwa.

À lui d’ajouter :

« Les experts des Nations-Unies viennent de publier un rapport que le M23 est une fabrication du Rwanda, mais pourquoi le gouvernement traîne à expulser l’ambassadeur rwandais. Étant donné que ce gouvernement traîne les pas, il revient au parlement de le sanctionner afin que cette question du départ de la Monusco ne soit pas abandonnée dans la rue » a-t-il ajouté en plaidant également pour l’indemnisation des familles victimes.

Notons que c’est sous une forte émotion des membres de famille, amis et connaissances que les personnes tuées dans les manifestations anti-Monusco à Goma, ont été inhumés ce vendredi 5 août 2022 au cimetière Makao situé dans le territoire de Nyiragongo au nord de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Au total, 10 corps ont été exposés au stade de l’Unité.

Elias Aungama depuis Goma