L’économiste et écrivain congolais, Serge Kadima Luabeya, considère l’analyse de l’ancien premier ministre, Adolphe Muzito, expmrimée dans sa recente tribune, relative au budget comme une « manipulation de l’opinion ». Dans sa reflexion consultée ce mardi 09 août à Media Congo Press, ce cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et le dévéloppement (PPRD), remet en cause l’étude budgétaire d’Adolphe Muzito. Pour lui, « on ne devrait pas surtout se permettre d’analyser un budget comme celui qui s’adonnerait à une lecture simpliste d’un livre de grammaire ».
Pour ce cadre du PPRD, la lecture budgétaire requiert intelligence. A cet effet, il souligne qu’un bon économiste analyse le budget en regardant son enveloppe réelle. En d’autres termes, il doit en corriger l’inflation, par tête d’habitant et tenir compte de sa structure. Selon lui, l’analyse de la crédibilité du budget met en exergue son degré de réalisme, la qualité des prévisions ainsi que l’efficacité des politiques publiques. Par ailleurs, Serge Kadima Luabeya souligne que l’accroissement budgétaire que connaît actuellement la RDC résulte d’un plan laissé par le régime Kabila.
Ci-dessous sa tribune :
La sortie médiatique de Mr Adolphe MUZITO au cours de laquelle, il s’est permis notamment d’enjoindre au Gouvernement de revoir à la hausse les prévisions budgétaires nationales pour l’exercice à venir, fait froid dans le dos au regard de la gravité et surtout de l’intelligibilité d’une telle opinion.
Il s’agit soit d’une volonté affichée de Monsieur MUZITO de manipuler l’opinion, lui faire avaler des couleuvres afin d’essayer de s’attirer la lumière, soit il s’agit là de l’ignorance du processus de toute la technicité qui préside à l’élaboration du Budget national.
Étant donné sa qualité d’ancien Premier Ministre, tout observateur averti se poserait la question de savoir comment Monsieur MUZITO peut-il se permettre de faire de la propagande sur une question aussi vitale, technique et scientifique, profitant de l’ignorance du commun des mortel, au lieu de privilégier une analyse économique honnête, sérieuse et pragmatique.
En effet, l’élaboration du Budget relève plutôt d’une technique tenant compte de la capacité réelle de l’entité concernée, en l’occurrence, l’État congolais, à mobiliser les recettes.En fait il s’agit des recettes qu’il espère collecter en fonction des plusieurs facteurs notamment les politiques publiques mises en place à cet effet. Cela ne dépend donc pas exclusivement des aléas politique ou d’un coup de bâton magique parceque une certaine opinion voudrait voir afficher sur le tableau un chiffre colossal en guise du budget national. L’analyse du Budget et surtout son élaboration appelle beaucoup d’intelligence.
Il va sans dire qu’un bon économiste analyserait le budget en considération de l’enveloppe réelle en assignant à celle-ci plusieurs missions notamment la correction de l’inflation à prendre par tête d’habitant . Voici une petite illustration :
À supposer que Monsieur Adolphe dispose d’un budget de 1000 FC réparti de la manière suivante : 800FC pour aller boire, 150FC pour manger et 50FC pour les vêtements ; Tandis que Monsieur Patrick dispose quant à lui d’un budget de 600FC ventilé comme suit : 200FC pour manger, 100FC pour l’éducation, 100FC pour ses soins médicaux, 100FC Pour l’aménagement de son cadre de vie et enfin 100FC pour l’épargne. Quel est le meilleur des budgets entre celui d’Adolphe 1000FC et celui de Patrick 600FC ?
Il appert que l’analyse de la crédibilité du budget met en exergue son degré de réalisme, la qualité des prévisions ainsi que l’efficacité des politiques publiques. Au demeurant, un bon économiste qui connait bien La RD Congo ne pourrait se soustraire du devoir d’honnêteté qui établit que les recettes d’aujourd’hui constituent la résultante de ce qui a été planifié hier. L’accroissement actuel des recettes publiques est consécutif de la batterie des réformes menées par le régime du PR04 : La LOFIP, le code minier puis le nouveau code minier ainsi que les investissements dans secteur des mines qui s’en sont suivi jusqu’à la phase de pleine exploitation du fait des efforts consentis en son temps pour l’amélioration du climat des affaires.
Il y a lieu également de citer la gestion informatisée des régies financières, et autres outils de gestion ayant permis de limiter le coulage des recettes ont été implémentés à l’initiative du Président Joseph Kabila. Celui qui sème sera toujours fier même lorsqu’il s’agit d’autres personnes qui récoltent. La joie du semeur demeure donc intacte même lorsque ceux qui récoltent ne le remercient ou font semblant de l’ignorer.
Rédaction