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RDC-Élections : Les évêques catholiques ont fait part des 6 inquiètes au président zambien et chairman de la Troïka de la SADC, E. Lungu (Plaidoyer)

Dans un plaidoyer daté du 7 septembre dernier adressé au président de la Zambie Edgar Lungu et chairman de la Troïka de la SADC au sujet du processus électoral congolais, la conférence nationale épiscopale du Congo s’est dite inquiète de l’évolution dudit processus.

Les évêques catholiques disent être convaincus que, seules les élections crédibles, transparentes, inclusives et apaisées constituent la solution et l’unique voie de sortie pacifique de la crise socio-politique que traverse notre pays depuis 2016.

« Considérant l’importance et le rôle de la SADC dans la sous-région, nous voulons partager avec vous, en tant que Chairman de la Troïka de la SADC sur la Politique, la Sécurité et la Défense, nos préoccupations concernant l’évaluation du processus électoral en RDC dans la conviction qu’avec vos collègues de la SADC, vous pouvez aider le Peuple congolais à sortir de cette crise et à gagner le pari de l’organisation des bonnes élections crédibles, transparentes, inclusives et apaisées, le 23 décembre 2018 », a indiqué la CENCO.

Tout en indiquant qu’il y a des avancées significatives qui ont été enregistrées dans le processus électoral en cours, les évêques catholiques ont fait part de quelques inquiétudes qui planent selon eux, sur ledit processus.

Au nombre de 6 au total, ces inquiétudes sont les suivantes :

1. L’existence d’environ 6 millions d’électeurs enregistrés dans le fichier électoral sans empreintes digitales, ledit enregistrement étant biométrique ;
2. La détermination de la CENI à utiliser la machine à voter malgré l’absence d’un consensus des parties prenantes;
3. La tension croissante du climat socio-politique :
– faible mise en œuvre des mesures de décrispation de l’espace politique (cas emblématiques : prisonniers et exilés politiques);
– les dénonciations par quelques parties prenantes de la manipulation de la CENI et des Cours et Tribunaux par le pouvoir en place ;
– l’exclusion du processus électoral des quelques acteurs majeurs de l’opposition;
les interdictions, les dispersions, les répressions des marches et manifestations publiques organisées par les partis et regroupements politiques de l’opposition et les mouvements citoyens ;
– la confiscation des médias publics au profit du pouvoir en place ;
4. La persistance de l’insécurité, notamment à l’Est de la République Démocratique du Congo ;
5. Le retard d’inviter les missions internationales d’observation électorale. Pour gagner en transparence et en crédibilité, l’élection requiert le regard de tous ;
6. L’éventualité de rejeter des élections biaisées par beaucoup de congolais et par la communauté internationale.

Outre ces inquiétudes, les évêques catholiques ont recommandé au président de la Zambie et chairman de la Troïka de la SADC sur la Politique, la Sécurité et la Défense, de peser de tout son poids pour convaincre le gouvernement congolais à parachever la mise en œuvre des mesures de décrispation politique selon l’Accord de la Saint-Sylvestre, pour la tenue d’élections inclusives et apaisées.

Ils en outre formulé le vœux que le président de la SADC puisse :

– Impliquer les parties prenantes à trouver le consensus sur la machine à voter/ou à recourir aux bulletins papiers, le cas échéant, comme c’est prévu dans les lignes 38, 39 et 40 du calendrier électoral;

– Appeler la CENI à la clarification des cas des personnes enregistrées dans le fichier électoral sans empreintes digitales ;

– Appuyer l’accréditation des Observateurs électoraux tant nationaux qu’internationaux : du 08 novembre 2018 au 10 décembre 2018 (ligne 42 du calendrier électoral);

– Appeler la CENI à faire connaître à la MONUSCO et aux partenaires de la République Démocratique du Congo les besoins logistiques pour contribuer au déploiement des kits électoraux sur terrain;

– Appeler toutes les parties prenantes à la tenue effective d’élections crédibles, transparentes, inclusives et apaisées, le 23 décembre 2018.

Pour la CENCO, si les questions soulevées ci-dessus ne trouvent pas des bonnes réponses, il y a risque, soit de ne pas avoir les élections le 23 décembre 2018, soit d’avoir des élections biaisées.

« Dans l’un ou l’autre cas, faute d’élections crédibles, inclusives et apaisées, la République Démocratique du Congo risque de basculer dans la violence voire dans le chaos qui peut embraser toute la sous-région des grands-Lacs », conclu le plaidoyer la Conférence Nationale Épiscopale du Congo, signé conjointement par Mgr Fridolin Ambongo et Marcel Utembi, respectivement archevêque coadjuteur de Kinshasa Archevêque de Kisangani (vice-président de la CENCO) et président de la CENCO

7sur7.cd

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