La population de la ville de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu est descendue dans la rue ce lundi 31 octobre 2022 consécutivement à l’appel de la société civile coordination provinciale, faisant état des actions dites de grande envergure afin de dénoncer la passivité de la communauté internationale dans la situation sécuritaire qui prévaut dans la partie Orientale de la RDC en général, dans le territoire de Rutshuru en particulier.
Partis de l’entrée présidentielle, les manifestants encadrés par la police sont allé jusqu’à la frontière congolo-rwandaise. Avec des calicots et affiches sur lesquelles le président rwandais Paul Kagama et Yoweri Museveni de l’Ouganda étaient barrés par des croix ; les manifestants ont appelé à une solidarité nationale et internationale pour la résolution de cette situation sécuritaire avec l’occupation des entités par le M23 dans le territoire de Rutshuru.
« Le plus grand message était de dénoncer cette passivité de la communauté internationale qui est en train d’observer cette agression que nous subissons de la part du Rwanda et de l’Ouganda. C’était aussi une occasion de soutenir nos FARDC et nous voulons aujourd’hui, former un grand peuple dernier cette armée. Cette jeunesse était prête à aller jusqu’au Rwanda et nous avons montré que nous sommes prêts à tout. Au président de la République, de mettre au clair le contenu des différents accords signés avec le Rwanda » a dit à ACTU24.CD, Josué Walay, militant de la lucha.
Cependant, d’autres manifestants ont non seulement appelé à une formation militaire pour les jeunes afin d’appuyer les FARDC, mais aussi ont demandé au gouvernement congolais de procéder à la fermeture de toutes les frontières avec le Rwanda.
« Nous demandons que la jeunesse congolaise soit formée sur le plan militaire afin que nous puissions intervenir du côté de nos FARDC pour combattre le M23. Nous réclamons que la frontière soit fermée entre nous et le Rwanda et nous insistons aussi que tous les produits rwandais n’arrivent plus au marché à Goma » a demandé, l’un des manifestants.
Pour la société civile, le peuple doit maintenant se libérer. Elle salue le respect de son mot d’ordre par toute la population de Goma et ses environs.
« On ne libère jamais un peuple, il se libère lui-même. On est là pour se battre pour notre pays ; nous devons travailler très dur pour se rassurer que notre terre est totalement récupérée entre les mains de l’ennemi. Nous sommes en colère, nous voulons voir la communauté internationale infliger des sanctions sévères à l’Ouganda et au Rwanda en coupant les aides à ces pays » a indiqué Mambo kawaya, président de la société civile de Nyiragongo.
Quelques minutes après, certains manifestants ont tenté de franchir la barrière, mais la police est vite intervenue pour calmer la situation en usant de gaz lacrymogènes. La manifestation s’est clôturée sans des dégâts de part et d’autre.
Cette action était également à la base de la paralysie de toutes les activités socioéconomiques sur toute l’étendue de la ville de Goma chef-lieu du Nord-Kivu.
Et la situation sécuritaire demeure encore morose dans le territoire de Rutshuru où le M23 soutenu par le Rwanda occupe déjà quelques entités et les affrontements se poursuivent dans la région.
Par ailleurs, l’ambassadeur rwandais, Vincent KAREGA a été saisi ce même lundi 31 octobre, de la décision prise par le conseil supérieur de la défense lors de la récente réunion présidée par le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi samedi dernier suite à la situation de Rutshuru. Il a été donc, demandé à Vincent KAREGA de quitter la République démocratique du Congo.
Elias Aungama depuis Goma