Une rencontre était prévue ce 15 décembre 2024 à Luanda entre les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda), sous la médiation de leur homologue angolais João Lourenço. L’objectif principal de cette réunion était de parvenir à un accord de paix durable. Cependant, des tensions en amont ont conduit à l’annulation de cette rencontre, un échec confirmé par João Lourenço lors d’une déclaration à la presse.
Selon plusieurs sources, cet échec serait dû à l’absence du président rwandais, Paul Kagame, qui a refusé de se présenter. Cette décision serait liée à l’impasse dans les négociations, provoquée par le refus catégorique de Kinshasa d’entamer un dialogue direct avec le groupe armé M23.
Dans une déclaration relayée par RFI, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a affirmé que le sommet avait perdu tout son sens. Selon lui, le facilitateur angolais avait indiqué dans son invitation que la RDC avait accepté le principe d’un dialogue avec le M23 dans le cadre du processus de Nairobi. Cependant, la ministre congolaise des Affaires étrangères aurait rejeté cette possibilité lors des discussions, contredisant les bases de la rencontre.
« Nous avons été invités par une lettre du facilitateur le 30 novembre, qui mentionnait que la RDC avait donné son accord pour un dialogue avec le M23. Sur place, nous avons découvert un refus catégorique de Kinshasa, ce qui rendait impossible la signature de l’accord prévu », a-t-il déclaré.
Du côté de la RDC, les accusations de mauvaise foi fusent contre le Rwanda. La porte-parole de la présidence congolaise, Tina Salama, a rappelé que les discussions concernaient exclusivement la RDC et le Rwanda, et non le M23. Elle a dénoncé un acte majeur entravant les efforts de paix dans l’est de la RDC.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a pour sa part accusé Paul Kagame de saboter la paix dans la région des Grands Lacs. « Le Rwanda montre clairement son incapacité à œuvrer pour le retour de la paix », a-t-il déclaré.
En conclusion, cet échec met en lumière les désaccords profonds entre les deux pays, notamment sur le rôle du M23 dans le processus de paix. Si la RDC estime que le Rwanda privilégie les intérêts du groupe armé, Kigali accuse Kinshasa de bloquer les discussions. Cet épisode risque de prolonger une crise déjà complexe, avec des conséquences directes pour la stabilité de la région.
Medy LAPATSH