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CONTRAIREMENT A LA DONNE DEMOGRAPHIQUE DES ANNEES 60, 70, 80 : LE BANDUNDU ET LE KONGO CENTRAL ONT PERDU LE MONOPOLE DE KINSHASA

L’accueil triomphal réservé au duo Fatshi-Kamerhe confirme une fois de plus cette mutation sociologique.

Pas facile hier mardi 27 novembre, de franchir la 11ème rue Limete Industriel, siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti cher à Félix TshilomboTshisekedi. A ce niveau du boulevard Lumumba, piétons, automobilistes et motocyclistes ont été obligés de prendre leur mal en patience. Difficile de se frayer un chemin pour sortir de l’ornière. Et pour cause, une foule sans nombre de partisans de ce parti politique de masse, attendait depuis plusieurs heures, le retour dans la capitale, de leur leader et son nouvel allié Vital Kamerhe.

En effet, le rassemblement observé hier mardi 27 novembre aussi bien à Limete qu’au niveau de certains quartiers populaires de l’Est de Kinshasa, a relancé la problématique de la démographie de la capitale rd congolaise. Quelle population est majoritaire dans la ville ? Plus trivialement, la question serait : parmi les vingt-six provinces actuelles de la RD Congo, laquelle bénéficie d’une représentativité confortable en termes de démographie ? Est-ce l’ex-Bandundu ? Est-ce l’espace Grand Kasai ? Est-ce l’ancienne province du Bas-Congo ?
D’emblée, nombreux seraient ou sont des analystes qui, sur base des données empiriques, pourraient se tromper de conclusion. Certains seraient même tentés de dire que Kinshasa est toujours majoritairement habitée par des ressortissants de l’ex-province de Léopoldville regroupant la province de la Cuvette centrale (actuelle province du Bandundu), le Kongo central et Kinshasa. Normal, en raison de la proximité géographique des deux provinces par rapport à la capitale du pays. 
Par ailleurs, les données démographiques des années 60 attestent que la capitale était majoritairement habitée par des ressortissants des provinces du Bandundu et du Bas-Congo. Faute d’accès aux statistiques disponibles, la même tendance a été observée jusque vers les années 87. 
Justement en 1987, ayant constaté qu’aucun candidat de l’Est n’avait été élu aux législatives, Mobutu ordonne l’organisation des élections en 1988, exclusivement ouvertes aux candidats originaires de cette partie du pays.

PLUS DE TROIS DECENNIES APRES…
Après 1985, beaucoup d’eau a coulé sous le pont, aussi bien sur le plan politique que démographique. Le changement de régimes politiques est perçu comme un facteur principal de mouvements des populations. Le Munu Kutuba, langue vernaculaire dans la plupart des communes populeuses de la ville, est concurremment parlé avec le Tchiluba, l’une des quatre langues nationales, essentiellement parlée dans les deux Kasaï. 
Par ailleurs, une mini enquête minute dans la ville, suffit pour comprendre que le Tshiluba est à nos jours, la langue la plus utilisée dans le petit commerce à Kinshasa. Y compris dans le secteur de transport en commun, don les moyens privés sont assurés par des locuteurs originels du Tshiluba. L’omniprésence à travers les rues et ruelles de la ville, d’exploitants de taxi motos communément appelés  » Wewa  » à Kinshasa, est un autre élément d’analyse. Preuve s’il en est, que depuis quelques années, le peuple de l’espace Grand Kasaï a damé le pion à ses frères du Bandundu et du Kongo-Central, qui se croyaient majoritaires et maitres de la ville de Kinshasa. 
Il s’agit donc ici, d’une réalité sociologique qui politiquement, s’est traduite par des foules compactes observées hier mardi sur certains tronçons du boulevard Lumumba, lors du retour de Nairobi, de Félix-Antoine TshilomboTshisekedi, fils de son père.
Fort de cette nouvelle donne démographique, ceux des analystes qui restent encore attachés aux valeurs empiriques des années 85, se voient obligés d’actualiser leurs données. Sinon, sur le plan politique, ils risquent de faire de mauvais calculs. Les chiffres sur les populations n’étant pas une donnée figée.

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