Attendue depuis longtemps et réclamée à cor et à cri par le Conseil de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral (CNSA), la tripartite CNSA-Gouvernement-CENI a finalement ouvert ses travaux hier, Jeudi 5 juillet 2018, à l’Immeuble de la Territoriale, situé dans l’ex. Site Tembe na Tembe, à côté du Palais du peuple. Et, pourtant, l’Accord prévoyait que celle-ci devrait se tenir tous les deux mois pour une évaluation objective du processus électoral. Ces assises s’ouvrent, visiblement, dans un climat de désenchantement de la part du Gouvernement au regard du chapelet de préalables légitimes, consignés dans l’Accord de la Saint Sylvestre pour lesquels le CNSA, sous la conduite de son président, Joseph Olenghankoy Mukundji, sollicite leur mise en application sans faille afin de tenir des élections crédibles, transparentes, apaisées mais surtout, qui rencontreraient l’unanimité de toute la classe politique. Il s’agit des préalables pour lesquels les participants doivent examiner et chercher des solutions idoines au profit du peuple congolais pour construire un avenir meilleur à l’issue de ces élections dont l’opération de dépôt des candidatures à la députation provinciale va bientôt toucher à sa fin. Au nombre de ces revendications, s’il faut les appeler ainsi, figurent notamment: l’absence du consensus politique autour de la machine à voter, contrairement à l’esprit de l’avant dernière ligne du préambule de l’Accord; l’existence de 16,6% d’enrôlés sans empreinte digitale tel que révélé par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dans ses conclusions sur l’audit du fichier électoral; le défaut de prise en compte de corrections, des omissions ou erreurs contenues dans les listes de regroupements et partis politiques publiées au Journal Officiel, le 30 avril 2018, conformément aux chapitres 6, 4 de l’Accord; la non libération de certains prisonniers politiques, d’opinions et amnistiés contrairement aux prescrits du chapitre 5.a de l’Accord du 31 décembre 2016. Par ailleurs, le chapitre 5, paragraphe 8 exige au gouvernement de la RDC, issu de l’Accord, de poursuivre, sans délai, les mesures de décrispation politique et d’entreprendre concomitamment auprès des Etats et organisations internationales, quant à ce qui concerne la levée des sanctions prises à l’encontre de certains compatriotes; le règlement non satisfaisant de la caution payée depuis 2015, pour les législatives provinciales; le dédommagement des personnes victimes de l’intolérance du mois d’octobre 2016, à savoir : les familles des victimes et membres des partis politiques.
A ces différentes préoccupations s’ajoute le rapatriement sur le sol de ses ancêtres, le corps du patriarche Etienne Tshisekedi, décédé à Bruxelles depuis février 2017. Ce digne fils du pays mérite des obsèques nationales dignes à la hauteur du combat qu’il a mené pour la restauration de la démocratie, martèle le président du CNSA.
C’est ici l’occasion pour lui d’exhorter le gouvernement de la République à matérialiser le plus rapidement possible ce vœu maintes fois exprimé. Il en appelle à la responsabilité des uns et des autres afin de préserver la paix et la concorde nationale. Mais-delà de tout, à la recherche du consensus dont le pays a tant besoin en ce moment de la grande crise politique de sorte que les informations recueillies leur permettent de communiquer à l’attention de l’opinion tant nationale qu’internationale la vérité sur l’état de la mise en œuvre de l’Accord et du Processus électoral.
En définitive, Joseph Olenghankoy a invité chacun à s’assumer, à privilégier le fondamental qui est de rencontrer les désidératas du peuple congolais, d’user chacun de son intelligence et non de ses humeurs. C’est sur cette note d’espoir que le premier d’entre les membres du bureau du CNSA a déclaré ouvert les travaux de la tripartite CNSA-Gouvernement et CENI.
Il convient de rappeler que du haut de la tribune des assises, le décor planté était celui de la présence remarquable du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et Sécurité Henri Mova Sakanyi, représentant le Premier ministre Bruno Tshibala, du président de la CENI, Corneille Nangaa et de Joseph Olenghankoy, président du CNSA. Plusieurs membres du gouvernement, des experts de la CENI et de tous les membres de la plénière du CNSA étaient également de la partie. Des trois allocutions annoncées au départ, par le maître de la cérémonie, seul Joseph Olenghankoy a pu prononcer son mot de circonstance, aux côtés de Corneille Nangaa et Henri Mova.
Après cette cérémonie solennelle d’ouverture, s’en est suivie immédiatement la répartition des participants en commissions. A cet effet, deux grandes commissions devaient apprêter les matières qui feront l’objet des discussions tout au long des travaux. Il s’agit de la Commission liée aux Elections et celle de la Décrispation. Les autres sous-commissions liées aux différents points ci-dessus évoqués ne manqueront pas de s’exprimer.
La prospérité