Le gouvernement de la République démocratique du Congo condamne le meurtre des civils par des contingents de la Monusco dimanche 31 juillet 2022 dans la cité frontalière de Kasindi en territoire de Beni au Nord-Kivu, dans une incompréhension entre les deux côtés.
Dans une interview accordée à la presse ce lundi 1er août 2022 à Goma à l’issue de leur mission dans cette partie du pays, le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur qui qualifie ce comportement de la Monusco « d’un mépris » envers la RDC ; indique que des décisions nécessaires seront bientôt prises par le gouvernement congolais pour décourager des actes pareils pendant cette période durant laquelle la population fustige le silence de la Monusco dans la situation sécuritaire dans la région, exigeant ainsi, son départ du sol congolais.
« Au nom du gouvernement, nous condamnons tout ce qui s’est passé dimanche à kasindi. Pendant que j’étais en train de diriger une réunion à Butembo, les images nous sont parvenues de là, disant que des contingents Tanzaniens viennent de commettre encore une bêtise et nous sommes en train de considérer cet acte du mépris et on ne peut pas avoir du mépris vis-à-vis d’un grand pays comme la RDC. C’est vraiment regrettable ce que ces forces ont fait. Leurs hiérarchies ont été saisies et notre gouvernement est aussi saisi, le plus rapidement possible, le gouvernement devra se réunir pour étudier cette question et prendre des mesures qui seront portées à la connaissance de notre peuple », a fait savoir Daniel Aselo, VPM de l’intérieur.
Par cette même occasion, la délégation dépêchée au Nord-Kivu par l’exécutif national pour évaluer la situation sécuritaire dans ce coin née des soulèvements populaires contre la Monusco ; a déploré les dégâts matériels et humains survenus lors de ces manifestations dans cette partie Orientale de la République démocratique du Congo.
Tout en appelant la population locale au calme et à la retenue, le VPM de l’intérieur précise que le gouvernement congolais reste déterminé et engagé à poursuivre les discussions avec la mission Onusienne pour arriver au retrait de cette mission du sol congolais.
« Nous ne condamnons pas le fait que nos populations se soient senties révoltées par des propos du porte-parole de la Monusco, mais nous condamnons tout ce qui est arrivé par ce qu’il est inacceptable que la population de ce coin puisse continuer à voir le sang des Congolais coulé quelle que soit la raison. Ça doit s’arrêter. Nous informons à notre peuple que le gouvernement congolais n’a pas attendu que le porte-parole de la Monusco ne vienne faire ses déclarations pour que nous prenions les choses en main. Nous avons avec la Monusco à ces jours, un texte de 18 points qui définissent les conditions et les modalités de retrait de la Monusco », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, dans un communiqué publié dimanche 31 juillet, la Représentante Spéciale du Secrétaire général des Nations unies en RDC, Bintou Keita, dit appris « avec stupéfaction l’incident grave qui s’est produit, ce matin, à Kasindi, à la frontière entre la République démocratique du Congo et l’Ouganda. Au cours de cet incident, des militaires de la Brigade d’Intervention de la force MONUSCO de retour de congé, ont ouvert le feu au poste frontalier pour des raisons inexpliquées et forcé le passage. »
« Face à ce comportement inqualifiable et irresponsable, les auteurs de la fusillade ont été identifiés et mis aux arrêts en attendant les conclusions de l’enquête qui a d’ores et déjà commencé en collaboration avec les autorités congolaises », a-t-elle assuré.
Elias Aungama, depuis Goma